jeudi 26 mars 2009

Du processus de Bologne à la LRU

L'université, de l'héritage des Lumières à son devenir de succursale du capitalisme... Le leurre de l'harmonisation européenne qui dissimule mal un pur alignement à la théorie néolibérale... Voilà qui fait froid dans le dos.

Pour en savoir plus sur :
- Les relations entre le processus de Bologne, l'ERT, l'OCDE, l'OMC et la commission européenne ;
- les véritables enjeux de l'adaptation de l'université à la loi du marché ;
- le rôle de l'union européenne dans la libéralisation des services ;

je vous conseille cette vidéo, publiée sur le blog sauvons l'école. Vous y verrez une enseignante chercheure, Geneviève Azam, qui explique tout cela très bien. Édifiant.

vendredi 20 mars 2009

Paris, 19 mars : deux manifs en une !

Marie-Georges et Cochon dingue en direct de la manifestation parisienne

Voici quelques clichés pris hier. Impressionnants cortèges (encore plus de manifestants qu'au 29 janvier), dont les photos rendent peu compte : deux itinéraires ont été mis en place pour que tout le monde puisse défiler !


C'est pas moi qui le dis...


la manif côté Bastille...


le cortège côté boulevard Voltaire

jeudi 19 mars 2009

Aujourd'hui c'est grève interprofessionnelle

Chez nous les parisiens, le cortège se réunira à 14h place de la République. Voilà, vous savez où me trouver aujourd'hui. Je marcherai, comme beaucoup d'autres, pour :

- défendre l’emploi privé et public,
- lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales,
- exiger des politiques de rémunération qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités,
- défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité
source : appel à la grève des organisations syndicales

D'autres ont très bien présenté ce qui nous pousse une fois de plus à perdre une journée de salaire pour aller manifester. Je serai donc brève et dirai ceci :
Soyons nombreux à défiler aujourd'hui pour montrer notre désaccord face au démantèlement des acquis de l'après-guerre, que le gouvernement présente abusivement comme de nécessaires "réformes", et défendre une société plus juste.

lundi 16 mars 2009

A lire

Aujourd'hui je ne peux que recommander l'excellent billet de Gaël...

samedi 14 mars 2009

Grève du 19 mars

Je voulais faire un billet court pour faire plaisir à Nicolas. Encore loupé. Voici quelques explications sur la colère des profs. Vous savez, ces gens qu'on (=le gouvernement) ne respecte plus... J'ai tout pompé sur la lettre d'un syndicat.

Mais pourquoi les professeurs des écoles demandent une augmentation ?

Perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires : 9% depuis 2003

Augmentation en 2008 : 0.5% pour une inflation officielle de 2% ; pour les enseignants aucune revalorisation des salaires et au contraire diminution de plusieurs indemnités (division par deux de celle des remplaçants par exemple).

Hausse vertigineuse des prix : loyer : + 25% en 10 ans, fuel-carburant : +50%, alimentation : + 4.1%, EDF: +5% , GDF : + 2% etc…

Les profs ont-ils d'autres revendications ?

Oui, le retrait des contre-réformes :

 relatives aux 108 h dont 60 h d’aide personnalisée et à la disparition de RASED (le réseau d'aide aux élèves en difficulté, composé d'enseignants spécialisés et de psychologues scolaires),

 relatives au projet de création des EPEP (transformation des écoles en "établissements", proposition de loi devant être examinée en avril par l’Assemblée nationale),

 relatives à la limitation du droit syndical et du droit de grève (loi SMA, service minimum d'accueil),

 relatives à la masterisation, à la disparition des I.U.F.M. (instituts universitaires de formation des maîtres) et s’attaquant aux concours de recrutement dans la Fonction publique de l’Etat.

C'est tout ?

Il y a des revendications spécifiques à chaque académie. A Paris par exemple :

 Restitution des 89 postes supprimés

 Maintien des 72 postes RASED, aucune suppression, aucune sédentarisation

 Aucun EVS et AVS (les personnes qui accompagnent et aident les élèves handicapés dans les écoles) au chômage en juin, maintien de tous les emplois

samedi 7 mars 2009

Un peu léger

Del Mazo, l'infante Marguerite, v. 1663

Une amie me transmettait hier une commande d'article pour un hebdo d'actualités. Flattée, je lui en demandai plus sur le sujet à traiter. Il s'agissait d'écrire un court texte sur le thème de la journée de la femme en produisant "quelque chose de léger".

Quelque chose de léger ? Attente légitime peut-être puisque, c'est connu, la légèreté est inscrite dans nos gènes à nous, les femmes. Tintez bracelets, bruissez jupons, c'est la journée de la femme ! Moi, pour l'occasion, je compte manifester ma légèreté : je vais courir en robe blanche dans des escaliers, puis lever les bras en tournant, comme dans les pubs de déodorant. Et vous ?

En réalité je fulmine... Pour qui on nous prend, ça à la limite, on connaît. Je sais par exemple qu'en tant que femme, je sers avant tout à décorer. "Faut sourire mademoiselle !" me rappelle-t-on parfois dans la rue, si d'aventure une sombre humeur me fait oublier mon statut de lampadaire à dents.

J'imagine - du moins j'espère - que le journal commanditaire, qui se targue de suivre de près l'actualité politique et sociale, a prévu un article de fond sur les manifestations qui auront lieu demain. Sans doute fallait-il rééquilibrer le propos en publiant un billet léger pour nous, pauvres lectrices si vite effondrées au récit des malheurs du monde ? Un sujet sérieux et plic, une larme versée, ploutch un accident de mascara, fssst une lectrice en moins...

Cette pratique est-elle coutumière à la rédaction ? Prévoit-on un court texte léger sur tous les sujets sérieux ? Mon petit doigt (vernis de frais comme il se doit) me souffle que cette idée nous est tout spécialement réservée à nous, les dindes. Il faut de l'air, du light, oui, parce que vous comprenez, on aime ça, on s'y reconnait, c'est tellement nous. Ou alors c'est réellement une rubrique habituelle sur un point d'information ? La semaine dernière c'était les anecdotes du rayon poulet au salon de l'agriculture et cette semaine, le thème d'actu rigolo retenu pour cet exercice serait la journée de la femme ?

Déjà, quand on parle de journée de la femme, j'ai l'impression d'être un rideau en solde. Mais passons. Quitte à ridiculiser les femmes en leur consacrant une journée dans l'année, la moindre des choses serait de s'en tenir à ce qui mérite d'être médiatisé. La condition féminine au travail, au foyer, dans le monde... Il y a plutôt fort à faire sur le sujet, léger s'il en est, léger comme le salaire d'une caissière, léger comme le coma d'une femme battue, léger comme une burka d'été...

Mais je m'emporte. Il peut s'agir d'un simple dédain envers les blogueuses, à qui on s'adresse pour demander un joli texte qui ne mange pas de pain. Après tout, le blogage n'étant pas affaire sérieuse, il est légitime de prendre celles et ceux qui le pratiquent pour des écervelés juste bons à divertir sur tous les sujets, non ? Pour le coup, je suis contente de ne pas vivre de ma prose et de pouvoir me permettre de dire : un texte léger sur la journée de la femme ? Sans moi !

mercredi 4 mars 2009

Le sexe du texte

Delacroix, jeune orpheline au cimetière, 1824

Comment en parler sans passer pour une féministe mal assumée, moi que les inégalités hommes-femmes font bondir voire réagir de manière épidermique... Je me demande. Je sens poindre les malentendus mais tant pis. Ce billet vise simplement à expliciter le fond de ma pensée sur le numéro d'un hebdomadaire écrit à cent pour cent par des femmes.

Un numéro de l'hebdomadaire Vendredi sera consacré aux femmes, à l'approche de cette bancale-mais-utile-mais-ridicule-mais-nécessaire "journée de la femme".

Je me réjouis que l'on parle de la condition féminine. Je suis heureuse que l'on en fasse une thématique mobilisant un numéro entier et que l'on fasse la part belle aux blogueuses.
Je découvre que l'on écarte les billets de blogueurs masculins pour l'occasion. Oh, je sais bien, il s'agit de mettre à l'honneur les blogs féminins. A croire que la seule manière de les rendre visibles, c'est d'exclure les blogs masculins. Je ne suis plus d'accord.

Un numéro 100% hommes, qu'en penserions-nous, demande le très réac Didier Goux. Malgré ses lamentations hilarantes sur le sort malheureux des phallocrates traînés dans la boue depuis 40 ans, je dois admettre qu'il pose une vraie question. En faisant cela, et en disant "ce n'est pas comparable" (car certes, contrairement à ces messieurs, nous avons toujours dû avoir recours à des actions tapageuses pour nous faire entendre), nous entérinons l'idée que nous ne sommes pas égales. Voilà ce qui me gêne. Nous, quand nous excluons, c'est gentillet. C'est pour rire, c'est pour la bonne cause, on ne vous fera aucun mal...

Je suis féministe et je ne cesse de le clamer sur les toits. Je ne milite pas pour le droit de refaire les conneries des mâles réactionnaires d'antan, ni pour qu'on me parque avec mes copines en me disant "là, vous avez le droit de jouer rien qu'entre vous, on vous laisse faire". Je veux vivre avec tout le monde, je veux que mes billets soient lus au milieu de billets de femmes et d'hommes, je veux que le débat n'exclue personne.

Quelle idée aussi d'écarter, à l'occasion de la journée de la femme, des blogueurs qui n'ont de cesse de soutenir notre cause (même dans cette entreprise un peu limite) ? Nous avions l'occasion d'imaginer un numéro avec une parité parfaitement respectée, pourquoi pas ? Je ne suis pas une grande fanatique de la parité mais... Nous avons opté pour l'exclusivité de prise de parole par les femmes pour la journée de la femme, journée qui concerne tout le monde. Je trouve cela dommage. C'est donc mi-contente (de lire des blogueuses que j'aime et d'être publiée), mi-déçue (de voir mon billet réduit à ce drôle d'AOC : " écrit par une meuf"), que j'irai acheter ce numéro de Vendredi.