mercredi 16 décembre 2009

Renvoyons-nous dans notre pays

Une initiative intéressante : un Français renvoie sa carte d'identité par courrier. Se retrouvant sans papiers, il dit espérer être bientôt renvoyé dans son pays. Oui, vous savez, ce pays des droits de l'homme dont on parlait dans le temps...

lundi 30 novembre 2009

La putschocratie en action

Magritte, La mémoire, 1948

Rappel de l'épisode précédent : Le président du Honduras, Manuel Zelaya, s'était fait putsché à l'aide de militaires animés par l'idée que le peuple avait mal voté. De mauvaises langues avaient pu faire le rapprochement entre cet événement et la politique de gauche de Zelaya, qui venait justement de bouder un accord économique avec les États-Unis. Obama avait déclaré que ce n'était pas très fair-play de la part des putschistes. Il n'avait cependant manifestement pas le pouvoir de protéger Zelaya pour lui permettre de regagner son palais présidentiel.

Face aux manifestations du peuple, l'armée intervint à plusieurs reprises. Seulement voilà : malgré quelques bains de sang, il restait des mécontents. Alors, ils eurent l'idée d'organiser des élections. Le peuple veut la démocratie ? Vite, apportons-lui ce qu'il demande ! Quelques isoloirs, deux candidats de droite et hop ! Le tour fut joué : des élections eurent lieu le 29 novembre. Obama les félicita de cette marque de bonne volonté.

Les quelques électeurs qui se déplacèrent, parfois gentiment escortés par des militaires, invités par leur patron voire ressuscités pour l'occasion, votèrent massivement pour le candidat de droite Porfirio Lobo. La toute première mesure de ce dernier fut d'inventer un taux de participation honorable à cette élection.

Malgré tout, il subsiste des voix contestataires que les militaires n'arrivent pas à calmer. La colère est grande chez le peuple hondurien. Certains pays, comme le Venezuela et le Brésil, condamnent également ces élections en les qualifiant d'illégitimes. Que dit le gouvernement français ? Euh.

Et nous, qu'est-ce qu'on peut faire ? L'idée, c'est de parler de la situation du Honduras le plus possible. Faire circuler l'info, c'est déjà agir. Et puis rester sur nos gardes : quand les États-Unis décident de légitimer un putsch, alors "tout devient possible" aussi chez nous. Vous me direz, nous avons trouvé la parade jusqu'à présent en évitant d'élire des gens de gauche. Bon d'accord. Alors disons : gardons le Honduras dans un coin de notre mémoire, car le jour où le peuple aura le pouvoir, il s'agira de ne pas se le faire voler.





samedi 18 juillet 2009

Le tout dernier slogan d'EDF : "Vous nous devez plus pour la lumière."

Prométhée enchaîné, v. 550 av. JC

Vous l'avez sans doute constaté en payant vos factures EDF : l'électricité en France n'est pas assez chère. Mais si : nous payons moins que partout ailleurs en Europe (si l'on excepte la Finlande). La honte...

Heureusement, le gouvernement nous concocte une hausse des tarifs afin que nous gardions la tête haute. Cela dit, nous, consommateurs mesquins, pourrions bien être capables de trouver cela déplacé. En effet, quand on est un minimum au jus de la règlementation en vigueur jusqu'en 2010, on sait que les tarifs EDF sont fixés par un contrat de service public avec l'Etat, qui stipule qu'une augmentation éventuelle ne peut excéder l'inflation. Avec la crise, une augmentation significative pourrait de surcroît se révéler particulièrement impopulaire. Alors, comment nous faire raquer avec le sourire ?

Méthode préconisée :

1- A l'aide des journaux à la botte du gouvernement, donner une tribune médiatique au PDG d'EDF, monsieur Gadonneix. Ce dernier, comme à son habitude, pourra y épancher son mal-être d'entrepreneur en proie à des difficultés financières. Sitôt fait, sitôt dit : Gadonneix claironne partout qu'il faut opérer une augmentation du prix de l'électricité de 20% dans les trois prochaines années.

Normal : Gadonneix est un expert en augmentation. Celle qu'il a exercée sur son propre salaire l'atteste : 127% en quatre ans pour arriver à un salaire brut annuel de 1 221 000 euros en 2008, c'est une sacrée preuve. Si cela ne vous convainc pas, je ne sais pas ce qu'il vous faut.

2- Dans les mêmes canards d'Etat, se scandaliser avant que le peuple ait le temps de réagir. Nos élus s'offusquent du chiffre avancé par Gadonneix. "Oh ! 20% ! Comme vous y allez ! Il n'en est pas question ! Les temps sont durs pour nos concitoyens, etc."

3- Mettre en avant les difficultés d'EDF. Quand même, si on vous le demande, c'est que ça se justifie. Sinon, vous pensez bien que jamais on ne taperait dans votre porte-monnaie. Déclarer qu'une hausse sera donc à l'étude, mais peut-être pas aussi forte que celle demandée par le PDG. (Ah, ouf ! 19% en trois ans au lieu de 20 ?)

A ce stade, vous vous dites peut-être que vous auriez dû éteindre plus souvent vos radiateurs cet hiver, même s'il faisait moins 10. Erreur : la consommation des ménages n'a pas flambé d'un coup et quand bien même, c'eut été au bénéfice d'EDF. Nous n'avons rien à nous reprocher. Alors d'où viennent ces difficultés que nous aurons à payer de notre poche ?

C'est très simple : ces dernières années, EDF a beaucoup investi en rachetant des boîtes à l'étranger. Et maintenant, les caisses sont vides. Oh, bien sûr, cela est temporaire puisqu'il s'agit d'investissements. Mais justement, n'est-ce pas le moment idéal pour faire pleurer dans les chaumières sombres et réclamer une hausse des tarifs ?

Oui, vous avez bien lu : vous payerez dorénavant l'électricité, non comme un service, mais comme une contribution aux dettes contractées par EDF dans sa boulimie expansionniste. Les joies de la privatisation. Christine Lagarde trouve ça bien.

4- En cas de protestations, agiter un argument-épouvante. On pourra toujours vous rétorquer que la rénovation des centrales a un coût. Vous ne voudriez pas d'un accident nucléaire dû à votre avarice déplacée, quand même ? Bon.

Epilogue : EDF, en déficit provisoire dû à ses récents investissements à l'étranger, va gagner gros dans les années à venir, y compris grâce aux rénovations des centrales existantes, comme le souligne le Canard enchaîné*. Chic alors ! Gadonneix en profitera-il :

a) pour nous faire bénéficier de cette manne en baissant le prix de l'électricité ?
b) pour racheter d'autres boîtes à l'étranger et augmenter encore son salaire ?
Les paris sont ouverts.




*Canard enchaîné du 15 juillet, dans l'article Le raid du patron d'EDF sur la rente nucléaire : "Ainsi, il est en passe de bénéficier d'un joli pactole : la prolongation de trente à soixante ans de la durée de vie de ses centrales, moyennant une simple mise à niveau de celles existantes (400 millions par réacteur). Selon une étude de Natixis, l'économie, pour EDF, serait de 1,2 milliard par centrale. Et il y en a 19 ! Pas mal pour un miséreux..."
J'ajoute que Bruxelles est en passe d'exiger d'EDF qu'il cesse d'appliquer des tarifs préférentiels pour les grandes entreprises françaises, qui devront désormais payer leur électricité plus cher. Encore un peu de beurre dans les épinards de Gadonneix...

mardi 7 juillet 2009

Au Honduras, on n'a pas de pétrole...

Courbet, L'homme blessé, 1844

... mais on avait des idées, avant ce qui vient de s'y produire. Ne me dites pas que vous n'êtes pas au courant, ça s'est vu partout dans la presse, comme le nez au milieu de la figure de Michaël Jackson. Ah non, tiens.

Pourquoi diable soupçonner nos formidables médias de faire l'impasse sur l'événement ?

Le Honduras, il faut bien le dire, on s'en fout : on n'a pas d'échanges commerciaux avec eux, ils sont trop pauvres, y'a même pas de pétrole. Si au moins leur président était présentable ! Las, on murmure qu'il était plus de gauche que prévu. Et puis c'est vrai qu'il s'y passe trois fois rien, au Honduras.

Qu'est-ce qui se passe ?

Des militaires sont entrés chez le président élu par le peuple, Manuel Zelaya, pour le mettre dehors. Hop ! Fini, la démocratie.

Comment le président du Honduras avait-il déclenché l'ire des réactionnaires ? On murmure que l'imprudent avait signé un traité commercial avec des pays de gauche comme le Venezuela, reléguant au second plan l'accord de libre-échange suggéré par les États-Unis PARDON JE VEUX DIRE EUH euh la version officielle c'est que ce président avait bien sûr tout d'un dictateur en herbe. La preuve : il voulait modifier la constitution pour avoir le droit de se représenter aux élections. Figurez-vous un pays où le président aurait le droit de se représenter aux élections, non mais franchement.

M'enfin, il suffit de demander à un pays très puissant militairement et défenseur des libertés fondamentales des peuples et de la démocratie de déblayer tout ça et de remettre le président en place, non ?

Lorsque Hugo Chavez demande à Washington de se prononcer clairement contre ce coup d'État sous peine d'être soupçonné de soutenir la dictature militaire qui vient de s'y installer, on tend l'oreille vers les États-Unis et... Vous entendez quelque chose, vous ?

Allez, en cherchant bien, vous lirez quand même que la communauté internationale rejette unanimement ce coup d'État. On ne rigole pas avec la démocratie, attention : on rejette ! On n'est pas du tout contents !

C'est dit. Ouf. (Alors, au fait, toujours mort, Michaël Jackson ?)

Zelaya est tellement internationalement soutenu qu'il n'arrive pas à retourner dans son pays, les militaires ayant bloqué l'accès à l'aéroport où il avait tenté d'atterrir après son passage à Washington.

Est-ce que ça pourrait se passer chez nous ?

Imaginez, dans un monde enchanté, notre président se réveillant un matin et annonçant que nous allons sortir du traité de Lisbonne pour fonder une Europe démocratique et renoncer au marché transatlantique parce qu'il menace notre environnement, nos services publics, notre santé et notre qualité de vie en général. A la place, on créerait une forme d'échange commercial profitant au peuple et non à quelques dirigeants de grands groupes déjà ultra-riches, un truc un peu alternatif avec même du troc dedans en fonction des ressources de chaque pays.

Comment ça, vous n'imaginez pas ? Bon d'accord, je rectifie.

Imaginez qu'en 2012 vous ayez élu un président qui annoncerait tout ça.

Sitôt dit, le président se ferait sauvagement ligoter par des militaires et expédié dans un autre pays. Au nom de la démocratie, il demanderait le soutien ferme des États-Unis ; le président américain lui répondrait "Oui ! C'est très mal, ce qu'ils t'ont fait." et s'en irait vaquer.
Alors vous, bon. Vous participeriez à une manif pour qu'on vous rende celui que vous avez élu.
Pas de chance : les militaires vous tirent dessus. Vous êtes mort ou terrorisé.

Voilà ce qui se passe au Honduras. Trois fois rien, on vous dit.


samedi 13 juin 2009

Manif !

J. Howard Miller, Ask your supervisor

Aujourd'hui il fait beau alors... Rien de tel qu'une bonne manif pour profiter du soleil tout en expliquant gentiment au gouvernement qu'on aimerait bien voir les questions sociales à nouveau placées au centre de la politique.

Pour nous, les parisiens, ça se passe à 14 heures place de la Bastille, direction Montparnasse ensuite. Ailleurs, vous pouvez consulter le tableau des RV du site de la FSU.

Je marcherai ne serait-ce que pour signaler ceci : j'aimerais que nos élus, donc nos représentants, n'oublient pas les questions de l'emploi, de la revalorisation du SMIC, des services publics, de la redistribution des richesses, autant de sujets qu'on croirait miraculeusement balayés sous le gros tapis fourre-tout de la crise.
Raison supplémentaire pour battre le pavé aujourd'hui : il s'agit d'un rassemblement unitaire, à l'appel des syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA.

jeudi 26 mars 2009

Du processus de Bologne à la LRU

L'université, de l'héritage des Lumières à son devenir de succursale du capitalisme... Le leurre de l'harmonisation européenne qui dissimule mal un pur alignement à la théorie néolibérale... Voilà qui fait froid dans le dos.

Pour en savoir plus sur :
- Les relations entre le processus de Bologne, l'ERT, l'OCDE, l'OMC et la commission européenne ;
- les véritables enjeux de l'adaptation de l'université à la loi du marché ;
- le rôle de l'union européenne dans la libéralisation des services ;

je vous conseille cette vidéo, publiée sur le blog sauvons l'école. Vous y verrez une enseignante chercheure, Geneviève Azam, qui explique tout cela très bien. Édifiant.

vendredi 20 mars 2009

Paris, 19 mars : deux manifs en une !

Marie-Georges et Cochon dingue en direct de la manifestation parisienne

Voici quelques clichés pris hier. Impressionnants cortèges (encore plus de manifestants qu'au 29 janvier), dont les photos rendent peu compte : deux itinéraires ont été mis en place pour que tout le monde puisse défiler !


C'est pas moi qui le dis...


la manif côté Bastille...


le cortège côté boulevard Voltaire

jeudi 19 mars 2009

Aujourd'hui c'est grève interprofessionnelle

Chez nous les parisiens, le cortège se réunira à 14h place de la République. Voilà, vous savez où me trouver aujourd'hui. Je marcherai, comme beaucoup d'autres, pour :

- défendre l’emploi privé et public,
- lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales,
- exiger des politiques de rémunération qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités,
- défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité
source : appel à la grève des organisations syndicales

D'autres ont très bien présenté ce qui nous pousse une fois de plus à perdre une journée de salaire pour aller manifester. Je serai donc brève et dirai ceci :
Soyons nombreux à défiler aujourd'hui pour montrer notre désaccord face au démantèlement des acquis de l'après-guerre, que le gouvernement présente abusivement comme de nécessaires "réformes", et défendre une société plus juste.

lundi 16 mars 2009

A lire

Aujourd'hui je ne peux que recommander l'excellent billet de Gaël...

samedi 14 mars 2009

Grève du 19 mars

Je voulais faire un billet court pour faire plaisir à Nicolas. Encore loupé. Voici quelques explications sur la colère des profs. Vous savez, ces gens qu'on (=le gouvernement) ne respecte plus... J'ai tout pompé sur la lettre d'un syndicat.

Mais pourquoi les professeurs des écoles demandent une augmentation ?

Perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires : 9% depuis 2003

Augmentation en 2008 : 0.5% pour une inflation officielle de 2% ; pour les enseignants aucune revalorisation des salaires et au contraire diminution de plusieurs indemnités (division par deux de celle des remplaçants par exemple).

Hausse vertigineuse des prix : loyer : + 25% en 10 ans, fuel-carburant : +50%, alimentation : + 4.1%, EDF: +5% , GDF : + 2% etc…

Les profs ont-ils d'autres revendications ?

Oui, le retrait des contre-réformes :

 relatives aux 108 h dont 60 h d’aide personnalisée et à la disparition de RASED (le réseau d'aide aux élèves en difficulté, composé d'enseignants spécialisés et de psychologues scolaires),

 relatives au projet de création des EPEP (transformation des écoles en "établissements", proposition de loi devant être examinée en avril par l’Assemblée nationale),

 relatives à la limitation du droit syndical et du droit de grève (loi SMA, service minimum d'accueil),

 relatives à la masterisation, à la disparition des I.U.F.M. (instituts universitaires de formation des maîtres) et s’attaquant aux concours de recrutement dans la Fonction publique de l’Etat.

C'est tout ?

Il y a des revendications spécifiques à chaque académie. A Paris par exemple :

 Restitution des 89 postes supprimés

 Maintien des 72 postes RASED, aucune suppression, aucune sédentarisation

 Aucun EVS et AVS (les personnes qui accompagnent et aident les élèves handicapés dans les écoles) au chômage en juin, maintien de tous les emplois

samedi 7 mars 2009

Un peu léger

Del Mazo, l'infante Marguerite, v. 1663

Une amie me transmettait hier une commande d'article pour un hebdo d'actualités. Flattée, je lui en demandai plus sur le sujet à traiter. Il s'agissait d'écrire un court texte sur le thème de la journée de la femme en produisant "quelque chose de léger".

Quelque chose de léger ? Attente légitime peut-être puisque, c'est connu, la légèreté est inscrite dans nos gènes à nous, les femmes. Tintez bracelets, bruissez jupons, c'est la journée de la femme ! Moi, pour l'occasion, je compte manifester ma légèreté : je vais courir en robe blanche dans des escaliers, puis lever les bras en tournant, comme dans les pubs de déodorant. Et vous ?

En réalité je fulmine... Pour qui on nous prend, ça à la limite, on connaît. Je sais par exemple qu'en tant que femme, je sers avant tout à décorer. "Faut sourire mademoiselle !" me rappelle-t-on parfois dans la rue, si d'aventure une sombre humeur me fait oublier mon statut de lampadaire à dents.

J'imagine - du moins j'espère - que le journal commanditaire, qui se targue de suivre de près l'actualité politique et sociale, a prévu un article de fond sur les manifestations qui auront lieu demain. Sans doute fallait-il rééquilibrer le propos en publiant un billet léger pour nous, pauvres lectrices si vite effondrées au récit des malheurs du monde ? Un sujet sérieux et plic, une larme versée, ploutch un accident de mascara, fssst une lectrice en moins...

Cette pratique est-elle coutumière à la rédaction ? Prévoit-on un court texte léger sur tous les sujets sérieux ? Mon petit doigt (vernis de frais comme il se doit) me souffle que cette idée nous est tout spécialement réservée à nous, les dindes. Il faut de l'air, du light, oui, parce que vous comprenez, on aime ça, on s'y reconnait, c'est tellement nous. Ou alors c'est réellement une rubrique habituelle sur un point d'information ? La semaine dernière c'était les anecdotes du rayon poulet au salon de l'agriculture et cette semaine, le thème d'actu rigolo retenu pour cet exercice serait la journée de la femme ?

Déjà, quand on parle de journée de la femme, j'ai l'impression d'être un rideau en solde. Mais passons. Quitte à ridiculiser les femmes en leur consacrant une journée dans l'année, la moindre des choses serait de s'en tenir à ce qui mérite d'être médiatisé. La condition féminine au travail, au foyer, dans le monde... Il y a plutôt fort à faire sur le sujet, léger s'il en est, léger comme le salaire d'une caissière, léger comme le coma d'une femme battue, léger comme une burka d'été...

Mais je m'emporte. Il peut s'agir d'un simple dédain envers les blogueuses, à qui on s'adresse pour demander un joli texte qui ne mange pas de pain. Après tout, le blogage n'étant pas affaire sérieuse, il est légitime de prendre celles et ceux qui le pratiquent pour des écervelés juste bons à divertir sur tous les sujets, non ? Pour le coup, je suis contente de ne pas vivre de ma prose et de pouvoir me permettre de dire : un texte léger sur la journée de la femme ? Sans moi !

mercredi 4 mars 2009

Le sexe du texte

Delacroix, jeune orpheline au cimetière, 1824

Comment en parler sans passer pour une féministe mal assumée, moi que les inégalités hommes-femmes font bondir voire réagir de manière épidermique... Je me demande. Je sens poindre les malentendus mais tant pis. Ce billet vise simplement à expliciter le fond de ma pensée sur le numéro d'un hebdomadaire écrit à cent pour cent par des femmes.

Un numéro de l'hebdomadaire Vendredi sera consacré aux femmes, à l'approche de cette bancale-mais-utile-mais-ridicule-mais-nécessaire "journée de la femme".

Je me réjouis que l'on parle de la condition féminine. Je suis heureuse que l'on en fasse une thématique mobilisant un numéro entier et que l'on fasse la part belle aux blogueuses.
Je découvre que l'on écarte les billets de blogueurs masculins pour l'occasion. Oh, je sais bien, il s'agit de mettre à l'honneur les blogs féminins. A croire que la seule manière de les rendre visibles, c'est d'exclure les blogs masculins. Je ne suis plus d'accord.

Un numéro 100% hommes, qu'en penserions-nous, demande le très réac Didier Goux. Malgré ses lamentations hilarantes sur le sort malheureux des phallocrates traînés dans la boue depuis 40 ans, je dois admettre qu'il pose une vraie question. En faisant cela, et en disant "ce n'est pas comparable" (car certes, contrairement à ces messieurs, nous avons toujours dû avoir recours à des actions tapageuses pour nous faire entendre), nous entérinons l'idée que nous ne sommes pas égales. Voilà ce qui me gêne. Nous, quand nous excluons, c'est gentillet. C'est pour rire, c'est pour la bonne cause, on ne vous fera aucun mal...

Je suis féministe et je ne cesse de le clamer sur les toits. Je ne milite pas pour le droit de refaire les conneries des mâles réactionnaires d'antan, ni pour qu'on me parque avec mes copines en me disant "là, vous avez le droit de jouer rien qu'entre vous, on vous laisse faire". Je veux vivre avec tout le monde, je veux que mes billets soient lus au milieu de billets de femmes et d'hommes, je veux que le débat n'exclue personne.

Quelle idée aussi d'écarter, à l'occasion de la journée de la femme, des blogueurs qui n'ont de cesse de soutenir notre cause (même dans cette entreprise un peu limite) ? Nous avions l'occasion d'imaginer un numéro avec une parité parfaitement respectée, pourquoi pas ? Je ne suis pas une grande fanatique de la parité mais... Nous avons opté pour l'exclusivité de prise de parole par les femmes pour la journée de la femme, journée qui concerne tout le monde. Je trouve cela dommage. C'est donc mi-contente (de lire des blogueuses que j'aime et d'être publiée), mi-déçue (de voir mon billet réduit à ce drôle d'AOC : " écrit par une meuf"), que j'irai acheter ce numéro de Vendredi.

jeudi 26 février 2009

Hier soir à la république des blogs

David, le serment du jeu de paume, 1791

Quel est le point commun entre un verre de rouge chilien et un côte du Rhône ? Les deux se se sont sauvagement jetés sur moi hier soir, l'un au tout début, l'autre à la fin de la soirée. Un bien beau baptême pour ma première république des blogs. Ca tombait bien : je me suis toujours considérée plus rouge que la plupart des leftblogueurs.

Quand je suis arrivée, Benoît Hamon répondait à des blogueurs au sujet de l'Europe devant caméras et terrasse comble. Il y avait foule pour participer à cette République des blogs sur le thème des élections au parlement européen. Un certain lâcheur manquait tout de même, ce que j'ai vivement regretté.

Je suis allée saluer Mathieu L. afin qu'il me note présente sur son registre d'appel, car c'est à lui que j'avais signalé ma venue. Il m'a présentée à un célèbre blogueur juriste et j'ai même pu voir la tête de ses commentateurs libéraux, la chance.

Moi j'avais une idée bien précise en tête : rencontrer Olympe, loupée lors de la fameuse soirée Elle du classement des blogs féminins, et CC que j'avais vue parmi la liste de blogueurs présents à cette république. Ce fut fait et je suis donc ravie de ma soirée, d'autant plus que j'ai rencontré d'autres sympathiques blogueuses et blogueurs comme Polluxe, le pingouin et Jon, qui m'a fait penser à acheter Chomsky, depuis le temps que je veux le lire. Nous avons causé de Ségolène avec Vogelsong ; Mathieu et moi avons essayé de comprendre quelque chose au pearltree de Stetoscope et nous nous sommes jurés d'aller voir de plus près ce nouvel utilitaire "pas utile, mais bien" d'après Vogelsong. Il me reste à comprendre aujourd'hui pourquoi ce dernier m'a assuré qu'il fallait touitter. Je viens de m'y plonger et... pour peu que vous ayez ouvert un onglet Facebook et un autre sur votre messagerie instantanée, il y a de quoi souffrir de surcharge cognitive. Pour le dire autrement : quelle foire ce Twitter...

La répu des blogs, qui m'a donné l'occasion hier de participer à des discussions intéressantes, passionnées et néanmoins détendues, m'a convaincue d'y retourner dès la prochaine édition. C'est presque aussi bien qu'un Kremlin des blogs, c'est dire.


Je cherche encore les quelques liens manquants à ce billet, si vous pouvez m'aider... Certains pseudos sont très disputés sur le net !

dimanche 22 février 2009

Vous avez dit réforme ?


Man Ray, Noire et blanche, 1936

J'écoute une radio un peu naze mais qui a le mérite de passer les chanteurs que j'aime, morts pour la plupart. Si on se bouche les oreilles aux gloussements des animateurs et pendant les "informations", cette station peut être agréable à écouter.
Las, je ne peux contourner le flash "info" du matin. Eux ne peuvent éviter de parler des grèves, mais on sent bien que ça leur fait un peu mal. Pour se soulager un matin, ils diffusèrent une rubrique "astuces" afin d'éviter les vilains manifestants "oui parce que y'en a marre" (sur le ton de "je me suis encore cassé un ongle"). Passons.
Je pense que le présentateur (un journaliste ? je n'ose le croire) possède une seule et même phrase pour présenter chaque mouvement social, qu'il copie-colle au besoin. Etudiants, chercheurs, enseignants, ouvriers, personnel hospitalier, sachez que vous vous battez tous "contre la réforme". Point. Vous voilà bien "informés"...
On en éteindrait son poste en rugissant "mais enfin ils acceptent jamais rien, ils veulent que rien ne bouge ou quoi !" si l'on était doté du quotient intellectuel de miss astuces. Heureusement, je suis équipée d'un petit Robert et je connais mon alphabet. Alors c'est parti :

"Réforme : Amélioration portée dans le domaine moral ou social."

Je pose la question : le projet du gouvernement, pour l'école par exemple, est-il une réforme ?

Voici ce qu'en pense l'enseignant chercheur Philippe Meirieu (extrait de son site) :

"On connaît les principales mesures venues, depuis plus d’un an, mettre à mal l’institution scolaire française : nouveaux programmes de l’école primaire qui, au prétexte de renforcer les « apprentissages fondamentaux », font de l’élève une « machine à exercices » et privent les enfants défavorisés de l’accès à la signification des tâches et de la culture scolaires… disparition programmée des RASED qui pouvaient apporter aux élèves en grande difficulté des aides adaptées… suppression des cours le samedi matin au détriment des équilibres de vie des enfants… mise en place d’évaluations systématiques, sans justification pédagogique, simplement pour fournir des indicateurs à des parents réduits au statut de « clients »… disparition progressive de la carte scolaire avec la promesse aux familles qu’elles pourront choisir l’école de leurs enfants alors qu’en réalité, ce sont les écoles qui choisiront leurs élèves, creusant ainsi les inégalités… suppression des aides aux initiatives artistiques et culturelles alors qu’il faudrait, au contraire, les renforcer pour compenser le crétinisme de la télévision et lutter contre la sidération par les jeux vidéos… disparition de toute véritable formation professionnelle en alternance pour des enseignants condamnés désormais à osciller entre la répression et la dépression… abandon de toute ambition pour les collèges laissés en jachère alors que beaucoup d’entre eux sont au bord de l’explosion… traitement méprisant des mouvements d’Éducation populaire et pédagogiques dont certains sont gravement menacés dans leur rôle d’appui à l’institution scolaire…

Ces mesures nous sont présentées comme des « réformes », mais je me refuse, pour ma part, à les nommer ainsi. D’une part, parce que cela sous-entendrait qu’il s’agit de « transformations nécessaires » et que ceux qui s’y opposent sont des conservateurs. D’autre part, parce que l’idéologie dominante et la rhétorique gouvernementale présentent toujours ces « réformes » comme inévitables : « Il n’y a pas d’autre solution si nous voulons… que nos enfants sachent lire… qu’on ne gaspille pas nos impôts… que nous tenions notre place dans le monde… etc. ». Or, en réalité, il y a toujours d’autres solutions. Et le rôle des politiques, c’est justement de présenter des scénarios en indiquant les chances et les risques qu’ils comportent, de les référer aux finalités envisagées et aux moyens mobilisables. A minima, il incombe aux décideurs d’associer tous les partenaires à l’exploration de ces scénarios et de mettre à contribution les chercheurs pour éclairer les choix… Or, que voyons-nous ? Des décisions unilatérales, précipitées, sans véritable anticipation de leurs conséquences, sans aucune mobilisation de l’intelligence citoyenne."

Et hop*, je rebondis sur cette phrase pour inciter les facebookiens et facebookiennes à rejoindre le groupe de l'excellent monsieur Poireau : "pour rappeler aux élus qu'ils nous représentent et ne nous dirigent pas".


(* copyright Nicolas)

samedi 21 février 2009

De la paléontologie appliquée au féminisme

source image

Je compte publier un livre. Ça s'appellerait modestement "Femmes, on vous ment ! Des dégâts du féminisme sur la condition de vie des ménagères". En voici l'introduction :

"De tous temps, l'homme a cherché son futur dans ses origines. Car l'histoire est ainsi faite : le début c'était avant et le futur c'est pas tout de suite, mais la perte de sens est bien là et la fin du monde approche. Que faire ?

Tandis que les premiers hommes ne connurent pas la joie de se dire que tout fout le camp, nous, les modernes, détenons la possibilité de puiser dans leur mode de vie ancestral la voie royale de l'accord retrouvé avec nous-mêmes. C'est une chance.
Une responsabilité écrasante fut donc donnée aux hommes des cavernes : adopter une conduite exemplaire pour leurs descendants en quête de repères. Mais chacun sa merde. Nous on a tout perdu et maintenant les archéologues, ça coûte cher.

Aujourd'hui, si l'on dresse le bilan de l'activité humaine depuis le début, force est de constater qu'il est urgent de revenir à l'essentiel. Posez la question autour de vous : le monde est-il beau ? Êtes-vous heureux ? Vous verrez.

Avant, les hommes vivaient heureux. Et pour cause ! On apprenait aux gosses uniquement des trucs utiles, comme tailler une pierre. On ne connaissait pas la délinquance.
Les femmes briquaient la caverne pendant que les hommes couraient le mammouth. Depuis que Simone de Beauvoir et les suffragettes ont mis à mal cet ordre naturel sous prétexte de libération de la femme, des milliers de femmes font les deux en même temps pour nourrir leur mari, forcément au chômage du coup. C'est n'importe quoi. Et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus !"

Ça vous plaît ?

Non, je ne suis pas en train de me laisser convaincre par les pro-antiféministes. J'essaie d'imiter leur prose puisqu'apparemment ils font recette.

En pianotant sur Facebook, j'ai découvert l'existence d'un livre dont je n'ai pas envie de faire la pub. J'ai passé pas mal de temps à commenter les belles phrases de l'auteure qui n'a jamais souhaité débattre avec moi vu que c'était pas du jeu car je citais ses communiqués de presse et que ça n'a rien à voir avec son livre. Bin voyons. C'est pourtant la même personne qui les écrit, mais soit. La dame tape allègrement sur le féminisme et par là expose aux yeux de tous sa méconnaissance flagrante du sujet. J'ai jugé utile de lui envoyer la définition du Petit Robert mais elle l'a mal pris. J'ai souhaité commenter son titre et quelques unes de ses phrases., que vous trouverez ci-dessous entre guillemets. Extrait de notre conversation :

moi - Votre sous titre m'empêche un peu de lire le reste : "pour en finir avec le féminisme", je trouve cela un brin facile et démago (envers les réacs qui s'empresseront d'applaudir).
Je réprouve les simplifications auxquelles vous n'échappez pas :
- "La grande majorité des femmes continuent de penser avec leur utérus, elles fantasment plus volontiers sur une couche-culotte pleine de merde que sur un gode-ceinture."
Vous opposez le goût pour un sex-toy avec le désir de maternité, comme si d'une part, cela était incompatible (je peux avoir envie des deux il me semble, ou d'aucun, aucune corrélation possible), et d'autre part comme si le féminisme avait à voir avec l'industrie du sexe qui, comme toute industrie, cherche à créer le besoin. (...) on ne peut accuser un mouvement social de ce genre de conséquences.

"les éprouvettes ont finalement libéré les corps bien plus efficacement que les suffragettes"
Aucun rapport. Juste une belle formule. Au niveau des droits des femmes, du droit de vote, hé oui, rien que ça, on peut remercier les féministes plutôt que les éprouvettes. Les deux ne s'opposant toujours pas d'ailleurs...
A toute fin utile, la définition du féminisme par le petit Robert :
"Attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les mêmes que ceux des hommes".
On parle de droits, c'est tout, pas de quoi avoir peur ni pour les hommes ni pour les femmes...

l'auteure - je vous parle de mon livre, et vous me répondez communiqué de presse - vous savez à quoi ça sert un communiqué de presse ou pas ?

Ensuite je lui dirai que je parle également du titre de son livre, elle qualifiera mes propos (ceux que vous venez de lire) de "cons et abjects". Je lui dirai que ce n'est pas sympa, elle me répondra qu'elle avait mis un smiley. Je vous fais grâce de ce beau moment.

Dites, c'est moi qui suis débile ou bien ?

Je trouve que taper sur le féminisme, c'est un peu comme accuser les 35 heures de tous les maux : une posture à la mode et qui ne mange pas de pain. Après, elle me certifie que ni son titre, ni ses déclarations en communiqué de presse ne correspondent au contenu de son livre. On l'aura compris, il faut l'acheter... Je veux bien le lire, mais j'ai du mal à tenir dans mes mains un ouvrage qui titre "pour en finir avec le féminisme". Je sais, c'est bête.

mercredi 4 février 2009

Diastole/systole

Je suis allée lire le site du ministère de la relance et finalement je trouve que tout va bien. Du coup je ferme.


Découvrez Odeurs!

Inattention citoyenne


"Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit !" avait déclaré Sarkozy lors d'un conseil national de l'UMP. Las, le nombre de manifestants réunis le 29 janvier dernier ont eu raison de la crédibilité de notre bien aimé président.

Il semble difficile d'empêcher ce dernier de distiller quelque inepties lorsqu'envie le prend de donner son point de vue sur les conditions de travail de son peuple. Soyons solidaires : puisque nous ne pouvons éviter qu'il formule des déclarations douteuses, offrons-lui notre inattention la plus dévouée ! L'association Carla oùj'pense se joint donc à l'opération :

Désormais, lorsque Sarkozy parle, plus personne ne s'en aperçoit !

Nous serons présents lors du rassemblement de jeudi 5 février devant les mairies à 20h afin de lancer à notre président ce message fort : courage, nous ne ferons pas attention !

lundi 2 février 2009

Gloussez, mesdames

Gloussez, il en restera toujours quelque chose. Surtout si vous vous destinez à une carrière de première dame de France. Voici ce qui fut l'estocade finale portée à mes neurones ce matin même. Comme à mon habitude, c'est les paupières volant bas et les pieds à peine au contact du sol que j'allumai mon poste calé sur une radio publique généraliste.

Après le consternant discours de notre actuelle majorité sur le "démantèlement des 35 heures" (moi jdis ça... Je reprends juste le terme du président de l'UMP, hein, mais il paraît que c'est une boulette. Il voulait dire en fait : "la non remise en cause des 35 heures qui seront juste assouplies". On attend de savoir combien d'heures dures ils comptent fourrer dans une heure souple), je découvre médusée la guillerette dernière info du jour : "Voici un rire, écoutez bien et devinez de qui il provient".

Là j'ai paniqué : "Gasp, suis grave à la bourre moi, déjà le jeu des mille euros !". Mais non. C'était bonnement la touche ludique qui se voulait clore les nouvelles sur une note gaie. Tralala. Entre la page politique rétrograde et la météo, mesdames messieurs, la devinette du journal ! "Mouaaaaarf !" (=première diffusion du gloussement). Une réponse germa immédiatement dans mon cerveau, se jetant décidément sur le premier stimulus venu : "Mpffff bin c'est Carla Bruni tiens." (comme quoi je suis bon public).

"Avez-vous deviné ?" insiste la journaliste jubilant de son affaire. "Ecoutez bien : "mouaaaaarf !" Alors ? Hé oui c'est... Le rire de Carla Bruni, notre première dame de France, capturé hier matin à Rungis par Jean-Pierre Machinchose. Bonne journée et à demain ! "Mouaaaaarf !""

Eh bien moi je dis halte là. Outre le fait qu'on s'en cogne sévère, du pouffement à Carla, je trouve un poil gonflé qu'on nous présente cet enregistrement comme si on venait de déterrer un rouleau de la mer Morte.

Je sais, le fait n'est pas nouveau. Les infos se la jouent de plus en plus people et se parent ainsi d'une fausse provoc visant à nous faire oublier ce que pourrait être une liberté de ton réellement critique. Mais la présentatrice, manifestement émerveillée, articula l'expression "première dame de France" comme si elle mâchait précautionneusement l'huître ayant produit la perle auditive qu'elle voulut bien nous donner à entendre. Ecoutons-la penser. "Admirable, cette Carla, décidément. Voyez comme elle rit. Quelle fraîcheur, quelle sensualité dans le glougloutement ! Ce petit tressaillement guttural est absolument irrésistible. C'est Nicolas qui doit s'amuser..."

Car je crois que le fond de cette poilade en boîte est là. Tout est dans ce que vise à suggérer ladite capture du filet de voix s'abandonnant à un instant de joie. Etant dans l'impossibilité technique d'exhiber les gambettes de notre first lady et regrettant sans doute de ne pouvoir aller jusqu'à nous dégoter un orgasme en son numérisé, la radio a trouvé ce matin un moyen de fournir aux neurones qui se lèvent tôt un court-circuitage onanique leur permettant de se rendormir aussi sec, le sourire aux lèvres. Alors, heureux ?

Vous venez de lire un ancien billet paru sur mon autre blog.