source imageJe compte publier un livre. Ça s'appellerait modestement "Femmes, on vous ment ! Des dégâts du féminisme sur la condition de vie des ménagères". En voici l'introduction :
"De tous temps, l'homme a cherché son futur dans ses origines. Car l'histoire est ainsi faite : le début c'était avant et le futur c'est pas tout de suite, mais la perte de sens est bien là et la fin du monde approche. Que faire ?
Tandis que les premiers hommes ne connurent pas la joie de se dire que tout fout le camp, nous, les modernes, détenons la possibilité de puiser dans leur mode de vie ancestral la voie royale de l'accord retrouvé avec nous-mêmes. C'est une chance.
Une responsabilité écrasante fut donc donnée aux hommes des cavernes : adopter une conduite exemplaire pour leurs descendants en quête de repères. Mais chacun sa merde. Nous on a tout perdu et maintenant les archéologues, ça coûte cher.
Aujourd'hui, si l'on dresse le bilan de l'activité humaine depuis le début, force est de constater qu'il est urgent de revenir à l'essentiel. Posez la question autour de vous : le monde est-il beau ? Êtes-vous heureux ? Vous verrez.
Avant, les hommes vivaient heureux. Et pour cause ! On apprenait aux gosses uniquement des trucs utiles, comme tailler une pierre. On ne connaissait pas la délinquance.
Les femmes briquaient la caverne pendant que les hommes couraient le mammouth. Depuis que Simone de Beauvoir et les suffragettes ont mis à mal cet ordre naturel sous prétexte de libération de la femme, des milliers de femmes font les deux en même temps pour nourrir leur mari, forcément au chômage du coup. C'est n'importe quoi. Et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus !"
Ça vous plaît ?
Non, je ne suis pas en train de me laisser convaincre par les pro-antiféministes. J'essaie d'imiter leur prose puisqu'apparemment ils font recette.
En pianotant sur Facebook, j'ai découvert l'existence d'un livre dont je n'ai pas envie de faire la pub. J'ai passé pas mal de temps à commenter les belles phrases de l'auteure qui n'a jamais souhaité débattre avec moi vu que c'était pas du jeu car je citais ses communiqués de presse et que ça n'a rien à voir avec son livre. Bin voyons. C'est pourtant la même personne qui les écrit, mais soit. La dame tape allègrement sur le féminisme et par là expose aux yeux de tous sa méconnaissance flagrante du sujet. J'ai jugé utile de lui envoyer la définition du Petit Robert mais elle l'a mal pris. J'ai souhaité commenter son titre et quelques unes de ses phrases., que vous trouverez ci-dessous entre guillemets. Extrait de notre conversation :
moi - Votre sous titre m'empêche un peu de lire le reste : "pour en finir avec le féminisme", je trouve cela un brin facile et démago (envers les réacs qui s'empresseront d'applaudir).
Je réprouve les simplifications auxquelles vous n'échappez pas :
- "La grande majorité des femmes continuent de penser avec leur utérus, elles fantasment plus volontiers sur une couche-culotte pleine de merde que sur un gode-ceinture."
Vous opposez le goût pour un sex-toy avec le désir de maternité, comme si d'une part, cela était incompatible (je peux avoir envie des deux il me semble, ou d'aucun, aucune corrélation possible), et d'autre part comme si le féminisme avait à voir avec l'industrie du sexe qui, comme toute industrie, cherche à créer le besoin. (...) on ne peut accuser un mouvement social de ce genre de conséquences.
"les éprouvettes ont finalement libéré les corps bien plus efficacement que les suffragettes"
Aucun rapport. Juste une belle formule. Au niveau des droits des femmes, du droit de vote, hé oui, rien que ça, on peut remercier les féministes plutôt que les éprouvettes. Les deux ne s'opposant toujours pas d'ailleurs...
A toute fin utile, la définition du féminisme par le petit Robert :
"Attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les mêmes que ceux des hommes".
On parle de droits, c'est tout, pas de quoi avoir peur ni pour les hommes ni pour les femmes...
l'auteure - je vous parle de mon livre, et vous me répondez communiqué de presse - vous savez à quoi ça sert un communiqué de presse ou pas ?
Ensuite je lui dirai que je parle également du titre de son livre, elle qualifiera mes propos (ceux que vous venez de lire) de "cons et abjects". Je lui dirai que ce n'est pas sympa, elle me répondra qu'elle avait mis un smiley. Je vous fais grâce de ce beau moment.
Dites, c'est moi qui suis débile ou bien ?
Je trouve que taper sur le féminisme, c'est un peu comme accuser les 35 heures de tous les maux : une posture à la mode et qui ne mange pas de pain. Après, elle me certifie que ni son titre, ni ses déclarations en communiqué de presse ne correspondent au contenu de son livre. On l'aura compris, il faut l'acheter... Je veux bien le lire, mais j'ai du mal à tenir dans mes mains un ouvrage qui titre "pour en finir avec le féminisme". Je sais, c'est bête.